mercredi 4 novembre 2015

Amazone et petites dentelles

"Amazone et petites dentelles" s'adresse à toutes les femmes qui ont été touchées par le cancer du sein.
C'est une série joyeuse malgré le sujet qu'il l'est moins. Mirella se livre au visiteur au travers de ses pointes sèches, de ses seins en cage ou sous globe, de ses prothèses en cageot... le message est simple: 
"Mesdames, vos seins sont des perles, protégez les comme les prunelles de vos yeux et si vous aussi êtes touchées par ce ..."fâcheux contretemps", vous n'en restez pas moins des femmes à part entière et même le corps mutilé, votre intimité violée, jouez d'humour et de dérision pour, telle une guerrière amazone, combattre et Vivre!"

Enfance gâchée

Avec la série « Enfance Gâchée »… enfin, j’ouvre la porte du secret si bien gardé…

Enfant, ma vie a basculé, bousculée par un adulte qui n’est pas resté à sa place. Des années de silence, enfermée dans le non-dit, et sauvée par une mémoire sélective que mon instinct de survie a mis en place. Des images angoissantes remontent de temps à autre à la surface mais « chût » encore et toujours. Je résiste sur une corde de plus en plus raide et puis il y a « Julie et Mélissa »… la vérité explose à l’intérieur de moi mais je dois la contenir…  ne rien dire, fuir de tout son être, s’endormir et ne pas se réveiller parce que ça fait trop mal !


« Enfance gâchée », « Enfance Volée » pour ne pas dire « violée », le choix des mots n’est pas simple quand on est écrasé par un silence imposé depuis toujours. Avec « Enfance Gâchée » je crie ma douleur d’enfant propulsée dans le monde des adultes. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour me libérer du secret si bien gardé. Les images ont le pouvoir de parler, de hurler en silence, ce silence qui m’a été imposé depuis trop d’années. Alors, je dessine, je peins, je grave la douleur enlisée en moi et je vous délivre mon  histoire !

Le besoin de parler, de hurler est si fort mais je suis muselée par le jugement des autres et surtout de ceux que j’aime et qui auraient dû me protéger…ils ne savaient pas, maintenant ils savent.

Le lino, ce morceau noir, aussi noir que ces années où j’ai marché sans voir l’issue du gouffre dans lequel on m’avait poussée. Le dessin à la craie directement sur cette surface lisse et froide. Le travail de la gouge, ma gorge se serre, ma respiration s’accélère…place à la colère, à  la violence ! Mes gestes deviennent de plus en plus rapides, la rage s’empare de moi…je trouve le chemin qui mène à la libération.

L’adulte est fait de l’enfant qu’il a été et l’enfant construit l’adulte qu’il deviendra. Adulte ou enfant, en chacun de nous il y a un être fragile qu’il faut préserver.